Delphine de Vigan // Livre
Quand on assiste, impuissant, à la lente dégradation de quelqu'un qu'on aime.
Delphine de Vigan décrit avec délicatesse et pudeur le lent déclin de l’être humain. La vieillesse arrive avec tous ses aléas, ne plus pouvoir faire les mêmes gestes qu’avant mais surtout perdre ses mots. Et quand les souvenirs d’enfance douloureux ressurgissent nous ne sommes plus en paix avec nous-mêmes.
C’est ce que décrit magnifiquement bien Delphine de Vigan dans son dernier roman : Michka perd ses mots, on lui demande d’aller vite, de faire des choix mais elle ne sait plus. Elle, ancienne correctrice, dit des mots pour d’autres. Elle est perdue, fatiguée.
Michka est attachante ainsi que les personnages qui gravitent autour d’elle. Ils assistent lentement à son déclin et sont, malgré eux, impuissants. Un côté faussement naïf se dégage du récit, avec parfois une pointe d’humour. Mais ces procédés narratifs ajoutent au fait qu’ils rendent cette vieille dame touchante.
"Vieillir c'est apprendre à perdre".